mercredi 24 février 2010

Démission en bloc de 6 membres du PCR

La fin janvier 2010 marqua le troisième anniversaire de fondation du PCR mais, aussi, la démission en bloc d'un groupe de militant-e-s sérieux-euses et dévoué-e-s; malheureusement convaincues qu'une pratique maoïste a plus de chances de succès à l'extérieur du PCR.

En effet, selon nous, le PCR commet de graves erreurs au niveau de l'appréciation de ses résultats et de ses forces, des bilans, et, par conséquent, dans la planification du travail, des échéances et de ses objectifs.

De plus, nous croyons que les méthodes de direction qui y sont appliquées ne permettent pas le développement correct du PCR mais, bien au contraire, nuisent plutôt au bon fonctionnement du centralisme démocratique. En ce sens, l'absence de conception unifiée du centralisme démocratique a laissé place à une application erronée de celui-ci, de sorte qu'il faille nécessairement être sur une instance dirigeante pour que son point de vue y soit entendu et ainsi prendre part aux décisions qui s'y prennent. On retrouve alors deux tendances: une dérive centraliste par rapport à l'adoption des plans et des orientations de l'organisation, parallèlement à un laisser-aller quant à l'encadrement de la pratique révolutionnaire des instances de base. C'est-à-dire que les plans et les orientations générales sont adoptés par la direction sans consulter la base, sans qu'il y ait au préalable un débat politique sur ceux-ci, et qu'ensuite, pratiquement aucune mesure n'est prise afin de vérifier, d'enligner et de rectifier - si nécessaire - le travail des différentes cellules.

Finalement nous jugeons que le PCR réfute certains types d'activité par crainte exagérée de l'économisme et que cela nuit au développement de l'organisation. Ainsi, pour éviter l'économisme, le PCR se limite dans son activité et ses mots d'ordre, ce qui a pour résultat de l'empêcher, en pratique, de participer aux luttes des masses. (dans le but de faire grandir le camp de la révolution)

Malheureusement, après avoir tout d'abord tenté de mener le débat, il nous apparaît aujourd'hui évident que le PCR ne pourra pas se transformer par le débat interne et ce parce que:
- Il y a un manque d'unité politique sur l'application du centralisme démocratique. Il s'agit là d'une conception importante du programme, mais que le PCR applique de façon erronée tel qu'expliqué plus haut. Cet aspect nuit considérablement au débat, puisque les dérives du centralisme démocratique ne favorisent pas la dynamique de débat interne et mènent à une impasse où la direction se trouve à évacuer le contenu polititque des oppositions, mais aussi de leurs propres directives.
- Nous ne pouvons attendre indéfiniment l'occasion de réunir l'ensemble du Parti pour faire culminer ce débat, puisque ce point de chute est déjà en retard d'au moins deux mois sur l'échéance prévue et que le Parti a un long historique de report des dates importantes dans ses calendriers.
- Nous constatons que la direction n'a, jusqu'à ce jour, démontré aucune ouverture sur l'ensemble des positions évoquées lors du débat. Celui-ci a en réalité cours depuis plusieurs mois et les positions sont dorénavent plutôt campées par rapport aux critiques en litige. S'il y avait à avoir une ouverture de la part de la direction, elle se serait déjà produite, du moins sur certains points. Le membership n'a pas non plus massivement fait signe de sa désapprobation en dehors de celui d'une seule cellule. Donc, si nous parvenions à faire plier la direction, il s'agirait alors essentiellement d'un compromis tactique de leur part pour éviter des démissions et si la direction n'est pas convaincue idéologiquement, les transformations recherchées ne pourront pas se traduire dans la pratique.

Pour toutes ces raisons, nous avons démissionné du PCR et ce malgré le dévouement et le sérieux que nous reconnaissons chez de nombreux-euses militant-e-s qui participent aux tâches d'organisation au sein de celui-ci. Nous n'abandonnons pas pour autant la lutte pour la révolution communiste. Nous réitérons notre accord avec le Marxisme-Léninisme-Maoïsme et la nécessité de développer la stratégie de la Guerre Populaire Prolongée en pays impérialiste.

Nous en arrivons à la conclusion que la meilleure manière de démontrer que notre point de vue est juste est de l'appliquer dans la pratique. C'est pourquoi nous désirons créer un nouveau groupe maoïste (l'Organisation Communiste Force Prolétarienne - OCFP) qui appliquera notre conception du centralisme démocratique. Nous voulons produire une propagande plus près des besoins vitaux des masses et participer aux différentes mobilisations populaires.

6 ex-membres du PCR

Note: dans l'intention de respecter la sécurité et la vie interne de nos ancien-ne-s camarades, nous avons produit une version publique de notre lettre de démission; disponible sur demande pour les personnes intéressées à en discuter avec nous.

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